Lors de sa conférence aux Rencontres de Serres, Annabelle Marin a fait une mise au point sur l’Histoire des Femmes au Moyen Age. Evoquant le cas de quelques unes d'entre elles pour démonter qu’elles ne furent pas que des « ombres insaisissables » mais de réels acteurs à part entière dans leur époque.
En effet, si les historiens ont mis du temps à étudier leur vie et leurs actions, Annabelle s’est attachée à revenir sur les vies de Christine de Pizan, de Jeanne d’Arc ou de «femmes cathares »…
« Aux hommes la guerre, aux femmes la paix» n’est qu’un mensonge
Georges Duby évoquait un « mâle Moyen Âge » où les femmes étaient peu visibles dans les sources. L’univers de la guerre a, durant de nombreuses années, souffert de ce constat déclinant «Aux hommes la guerre, aux femmes la paix ». Pourtant, certains historiens adoptèrent une démarche toute autre, longue et patiente en raison de l’extrême pauvreté et de la dispersion des sources. Ils semblent revenir sur ce cliché et intègrent alors les femmes à l’univers guerrier. Il est cependant un fait certain que celui des femmes qui combattaient alors, l’exemple de Jeanne d’Arc et de son mythe sont les plus connus, l’image de la jeune lorraine est bien l’archétype de la combattante du Moyen Âge. Grâce à son action, la reconquête du royaume de France débuta.
Ces femmes au cœur d'homme
Annabelle semblait désormais livrer bataille dans cette arène que le théâtre de Serres encerclait. Elle combattait par là les idées trop souvent ou trop facilement colportées. De Christine de Pizan elle nous parlait désormais,. L’ auteur du « Livre des 3 vertus » ou « Trésor de la Cité des dames » écrit en 1405 à l’attention de la Princesse Marguerite de Bourgogne, s’adressait en fait à l’ensemble des femmes du Royaume et plus précisément aux baronnes pour évoquer la nécessité d’avoir « un cœur d’homme » et de bien connaître les règles militaires…
Un tonnerre d’applaudissements s’élevait alors de cette arène, pour ce qui fut, il faut bien l’avouer, une réhabilitation des femmes à travers l’Histoire. Annabelle Marin, jeune Agrégée d’histoire, doctorante à l’université de Paris Sorbonne et originaire de la Haute Vallée de l’Aude a su sortir des sentiers battus et aborder avec délice un thème contemporain, la place des femmes dans l’histoire et notamment du Moyen Âge…